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    mardi 24 janvier 2017

    [Chronique] Deux Soeurs





    Parution le 4 mai 2011
    chez Fayard
    Existe en Livre de poche
    207 pages - 18 E
    One Shot



    Sara voue à sa sœur aînée une jalousie terrifiante qui la pousse à la calomnie et à la violence. « Pourtant nous nous aimions tant quand nous étions enfant... », s’afflige Emma qui ne comprend pas pourquoi sa petite sœur, devenue sa pire ennemie, s’acharne à la détruire. Longtemps elle va espérer la désarmer par un excès de patience et de générosité, mais rien n’y fait : plus elle lui cède plus sa sœur s’enflamme... C’est au décès de leur mère puis de leur père que Sara achève d’exploser : au mépris de la loi et même du bon sens, elle commet l’impensable pour arriver à dépouiller sa sœur, quitte à en pâtir elle-même...







    Pourquoi ce livre ?
    Je ne lis presque plus. Pourquoi? Je ne le sais pas vraiment mais j'ai perdu le goût de la lecture ces derniers mois et ce rythme de vie au travail ne m'y aide pas, du coup, j'ai voulu me forcer à reprendre la lecture avec un petit livre de moins de 200 pages et tant qu' à faire quitter un peu la jeunesse pour revenir à mes gouts d'origines : la littérature contemporaine.


    De quoi parle-t-il ?
    Sara et Emma sont nées a très peu d'intervalle et ont eu une éducation identique de la part de leurs parents cependant Sara la cadette est depuis toujours jalouse de sa sœur ainée. Une jalousie qui devient maladive et la pousse à commettre d'atroces actions afin que sa sœur ne soit pas heureuse. Pourtant Emma l'aime de tout son cœur mais plus cette dernière lui pardonne et plus Sara devient agressive et dangereuse.


    Que penser de l'histoire ?
    "Les corps des deux femmes flottaient dans l’eau quand les sauveteurs les découvrirent, coincées contre le toit de la petite maison d’un étage." Glauque n'est ce pas ? Avant même de commencer le premier chapitre, Madeleine Chapsal nous annonce dans une mini préface le tragique destin de nos deux protagonistes. Pas de suspense, mais beaucoup de questions à savoir: comment en sont-elles arrivées là ? On suit donc l'histoire des deux sœurs, de leur enfance à leur disparition sous l'eau. On comprends très rapidement que Sara ne supporte pas la moindre once de bonheur de sa sœur et est prête à tout faire pour le détruire quitte à sacrifier sa propre vie. Emma de son coté n'arrive pas à comprendre pourquoi Sara la déteste et s'acharne tant sur elle. Elle répétera plusieurs fois "Pourtant nous nous aimions tant quand nous étions enfants...".

    L'auteur nous emmène avec ce roman dans une relation sororal pour le moins complexe et sombre. Le livre ne fait que 150 pages mais contient une mine d'informations très importantes concernant le passé de cette famille pour le moins atypique. Les éléments tombent goutte à goutte et reconstituent doucement le puzzle de la vie déchirée de ces deux sœurs que tout oppose.  Peu à peu, nous sommes spectateurs de la jalousie malsaine et grandissante de Sara envers Emma et cela nous touche, nous agace et nous rends même souvent mal à l'aise. La cruauté et la manipulation dont fait preuve Sara ne cesse d'augmenter et nous donne une frustration dont on a qu'une seule envie : se débarrasser. Alors nous n'avons pas le choix: on tourne les pages espérant, même si l'on connait la fin, le jour où Emma n'aura plus la patience dont elle fait preuve et se rebelle enfin contre sa petite sœur... puis arrive la scène finale où la frustration se transforme en dégout.


    En conclusion ?
    Je me sens mal, même très mal à la rédaction de cet avis mais une chose est sûre : je vous conseille ce petit roman psychologique, profond et cruelle. Rares sont les fois où un auteur a réussi en si peu de temps à me faire ressentir une si forte intensité de sentiments fielleux et rien que cela, même si j’avais cette haine en moi, c'était du pur bonheur.


    Extrait du livre

    "Il devait y avoir chez les humains une propension naturelle à croire sans preuves le pire sur autrui, sinon les délateurs et autres stigmatiseurs n'auraient pas si facilement et si durablement le champ libre... Admirer est plus facile que critiquer, car c'est accepter qu'il y ait des personnes qui vous sont supérieurs. La plupart des gens préfèrent rapetisser les autres pour se sentir eux-mêmes plus grands."



    1 commentaire:

    1. C'est fou que tu es quand même apprécier ce livre avec les sentiments si partagé qu'il t'a fait ressentir!Je ne pensais pas que tu avais aimé autant! Je passe mon tour car je ne suis pas sur que c'est le genre de lectures que j'apprécie pour ma part. Contente de te revoir sur la toile! ;)

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