[Chronique] La liste de mes envies

Parution le 1 février 2012

chez JC Lattès

  182 pages - 16 E
One Shot

Jocelyne, dite Jo, rêvait d’être styliste à Paris. Elle est mercière à Arras. Elle aime les jolies silhouettes mais n’a pas tout à fait la taille mannequin. Elle aime les livres et écrit un blog de dentellières. Sa mère lui manque et toutes les six minutes son père, malade, oublie sa vie. Elle attendait le prince charmant et c’est Jocelyn, dit Jo, qui s’est présenté. Ils ont eu deux enfants, perdu un ange, et ce deuil a déréglé les choses entre eux. Jo (le mari) est devenu cruel et Jo (l’épouse) a courbé l’échine. Elle est restée. Son amour et sa patience ont eu raison de la méchanceté. Jusqu’au jour où, grâce aux voisines, les jolies jumelles de Coiff’Esthétique, 18.547.301€ lui tombent dessus. Ce jour-là, elle gagne beaucoup. Peut-être.

 

Que dire après cette lecture... je reste sans voix. Dans la plupart des livres, il faut attendre quelques pages pour entrer dans l'histoire. Dans le roman de Grégoire Delacourt, ce n'est pas le cas! Il ne m'a fallu pas plus de 2 ou 3 pages pour me sentir bien et accroché a son livre car oui, c'est encore un livre que je n'ai refermé qu'à la fin une fois ouvert!

La liste de mes envies nous raconte l'histoire de Jocelyne (Jo) patronne d'une petite mercerie vivant à Arras. C'est une personne simple, qui n'est ni jolie, ni moche et qui aime la vie comme elle est. Elle est marié à Jocelyn avec qui elle a eu deux enfants qui mènent maintenant leurs vies de jeunes adultes. Dans la vie, elle aime les choses simples. Pour s'occuper, elle tient un petit blog dans lequel elle transmet sa passion pour la mercerie. Puis viens le jour ou par le plus grand des hasards, entrainée par ses voisines un peu folles, elle joue à la loterie et gagne un peu plus de 18 millions d'euros. Mais que faire de cette argent? Jo va alors faire une liste de toutes les choses qu'elle souhaite, une liste de ses envies. Seulement de nos jours l'argent peut rendre heureux comme malheureux et Jo est une des personnes qui en a conscience.

Ce livre est une vrai bouffé d'oxygène. Le style d'écriture de l'auteur est simple, fluide, les mots viennent a nous tout seuls tellement ils sont agréables à lire. Une histoire sans mélodrame, ni de passages inutiles, tout y est, représentant la simplicité de la vie. Une héroïne menant une vie basique qui a connu des moments de joie ainsi que des passages difficiles et qui continue a tracer son petit bout de chemin. N'importe qui pourrait se confondre dans la vie de Jo et c'est ce qui est appréciable. 

Avec sa nouvelle fortune, Jocelyne se remet beaucoup en question. Comment les gens autour de moi vont réagir? Mes amies seront-ils toujours mes amis par sympathie et non par but lucratif?  "C'est un scénario écrit d'avance,... la convoitise brule tout sur son passage" l'a t-on prévenu. Cette phrase est le thème même de ce livre: le pouvoir de l'argent sur les gens.

Cette œuvre est une bonne leçon de moral. Il est difficile de changer totalement de vie sans trébucher. Si jamais je devais gagner au loto, je penserais certainement aux choses que j'aimerais avoir, à ma nouvelle vie, mais jamais je n'aurais penser à ce que j'aurais la possibilité de perdre. Et cela, G. Delacourt nous le fait bien comprendre... car comme on le sait si bien, l'argent ne fait pas le bonheur. Ce livre en est la preuve!

Je remercie Livraddict et les éditions JC Lattes pour la découverte de ce roman qui fut enfin, mon premier coup de cœur de l'année. J'ai pris un énorme plaisir a le lire et il est clair que je ferais mon possible pour le partager avec mes amis lecteurs plutôt que de le ranger immédiatement dans ma bibliothèque. De même, je compte bien découvrir les autres écrits de cet auteur qui m'a littéralement envouté.

Extrait du livre

" Je regarde mon corps nu dans le miroir de la salle de bain. Ma bouée de chair à dégonflé, mes cuisses semblent plus minces. J'ai un corps en transit entre deux poids. Un corps flou. Mais je le trouve beau quand même. Émouvant. Il annonce une éclosion. Une fragilité nouvelle.Je me dis que si j'étais très riche, je le trouverai moche. Je voudrais tout refaire. Augmentation mammaire, liposuccion, abdoninoplastie, plastie branchiale et peut-être même une légère blépharoplastie. Être riche, c'est voir tout ce qui est laid puisqu'on a l'arrogance de penser qu'on peut changer les choses. Qu'il suffit de payer pour ça. Mais je ne suis pas riche. Je possède juste un chèque de 18 547 301, 28 euros, plié en huit, cachés au fond d'une chaussure. Je possède juste la tentation. Une autre vie possible. Une nouvelle maison. Plein de choses nouvelles. Mais rien de différent."