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    lundi 4 septembre 2017

    [Chronique] Le jour où Anita envoya tout balader





    Parution le 11 mai 2006
    chez Éditions Denoël
     459 pages - 21.90 E
    One shot




    Anita a 38 ans et élève seule sa fille Emma qui a 18 ans et décide un beau jour de partir faire ses études loin de sa mère. Anita ressent un grand vide, elle a beaucoup de temps libre, les week-ends sont tristes. Elle se souvient de ses 18 ans et des trois vœux qu'elle avait faits : avoir une moto, avoir une maison et être indépendante. Elle est indépendante, certes, mais pour ce qui est des deux autres vœux… Elle décide de passer son permis moto, encouragée par ses deux bonnes copines… et par le physique irrésistible de Lukas, le moniteur de l'auto-école. Peu à peu, Anita va en apprendre beaucoup plus sur elle, sa fille et sa mère, tout en partageant fous-rires et soirées un peu arrosées avec ses copines.







    Pourquoi ce livre ?
    J'avais lu, il y a quelques années, La Bibliothèque des Cœurs Cabossés, du même auteur, que j'avais apprécié. Cependant, j'ai hésité longtemps à lire son second livre intitulé Le jour où Anita envoya tout balader, de peur d'être déçue. Comme souvent, un tour à la bibliothèque a vaincu mes réticences.


    De quoi parle t-il ?
    Anita est une mère célibataire de 38 ans, qui se retrouve du jour au lendemain désœuvrée, suite au départ à l'université de sa fille, Emma, pour qui elle a tout sacrifié.


    Que penser de l'histoire et des personnages ?
    Après avoir lu L'épouvanteur de Joseph Delanay, il est agréable de se retrouver avec un personnage "normal", aux prises à la réalité quotidienne. je me suis laissée emporter par l'histoire et par les déboires sentimentaux d'Anita, aux prises avec une crise existentielle. On suit ses différents essais pour retrouver le goût de vivre pour elle-même.

    J'ai beaucoup ri devant certaines de ses réactions. En effet, celles-ci sont d'autant plus savoureuses qu'elles sont proches de ce que j'aurais pu dire ou faire, mais avec le recul nécessaire pour les apprécier.
    Vous l'aurez compris, j'ai trouvé Anita très attachante. Il en est de même pour les personnages féminins principaux ; si différentes dans leur façon d'appréhender la vie mais en même temps, si semblables dans leur quête de s'accomplir.


    En conclusion ?
    L'auteure signe ici un roman beaucoup plus prenant pour moi que le premier. De prime abord, il est facile de considérer ce livre comme un énième outil de développement personnel. Cependant, à lire la critique de l'auteure concernant les conseils en vogue sur ce sujet et à bien y regarder, la "leçon" que l'on peut tirer de ce livre est complétement à l'opposé des recommandations habituelles, qui sont plutôt axées sur le "moi profond".

    En effet, Le jour où Anita envoya tout balader est plutôt tourné sur le fait qu'il n'est pas possible de trouver sa voie sans les autres, que seules la solidarité, l'amitié et l'amour, en somme "l'autrui" aident à trouver sa place dans le monde. N'est-ce pas le cas du chat Dewey, présent sur les couvertures des deux livres de la romancière, et qui symbolise cette solidarité ?

    Un grand bravo à Constance Clavel, dont les illustrations de couvertures sont toujours aussi révélatrices des histoires relatées. Je finirai par un poème trouvé sur le site http://textespretextes.blogs.lalibre.be/tag/chat qui résume bien le livre :

    La Prière du Chat :

    O mon maître,

    Ne me prends pas pour esclave,
    Car j’ai en moi le goût de la liberté.
    Ne cherche pas à deviner mes secrets,
    Car j’ai en moi le goût du mystère.
    Ne me contrains pas aux caresses,
    Car j’ai en moi le goût de la pudeur.
    Ne m’humilie pas,
    Car j’ai en moi le goût de la fierté.
    Ne m’abandonne pas,
    Car j’ai en moi le goût de la fidélité.
    Sache m’aimer et je saurai t’aimer,
    Car j’ai en moi le goût de l’amitié.




    Extrait du livre

    "- Ma mère trouvait que je ne devais pas avoir de rêves. Je réponds.
    - Ça a dû être pénible, non ?
    -[...]
    - Non, pas du tout. De toute façon, je ne l'écoutais pas. Mais après coup, en y repensant, c'est un conseil plutôt intelligent à donner à une fille. Pas d'attentes, pas de déceptions. Bon, ma mère a quand même réussi à être déçue.
    - Tu as donné le même conseil à Emma ?
    Je ris.
    - Pas vraiment.
    - Quels conseils lui as-tu donnés ?
    - De ne pas tomber enceinte. De ne pas boire d'alcool provenant d'un bidon. De ne pas monter dans une voiture si le conducteur a bu.
    - De bons conseils, approuve-t-il.
    Je suis sûre qu'il est impressionné.
    - Et toi, tu les avais suivis ces conseils ? poursuit-il.
    - Bien sûr que non. C'est pour ça que je sais qu'ils sont importants.
    - Et si Emma t'avait demandé quels devraient être ses rêves, tu lui aurais répondu quoi ?
    Je souris malgré moi.
    - Quand elle a dû choisir sa fac, elle m'a posé la question.
    - Et alors ?
    - Dominer le monde, bien sûr. Toutes les filles devraient rêver de ça."



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