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    mardi 13 septembre 2016

    [chronique] Jakabok le démon de Gutenberg






    Parution le 2 décembre 2009
    chez Editions Denoël
      218 pages - 19.00 E
    One Shot




    Jakabok Botch habite le neuvième cercle de l'enfer, juste derrière le labyrinthe d'immondices sur lequel règne son père, Gatmuss un démon toujours prêt à mettre une sévère correction à ceux qui ont la malchance de croiser son chemin. Dès qu'il a un moment de libre, Jakabok écrit, divague, invente des machines, parfois musicales, pour torturer son père. Des écrits qu'il cache dans sa chambre, jusqu'au jour où sa mère les trouve et y met le feu... Jusqu'au jour où Gatmuss le laisse rôtir, tête la première, dans le brasier de ses fantasmes de vengeance.  Atrocement brûlé, effrayé à l'idée d'être occis par son géniteur, Jakabok n'a plus d'autre choix : il lui faut fuir le neuvième cercle de l'enfer. Un monde inconnu et un étrange compagnon de route l'attendent en haut....








    Pourquoi ce livre ?
    J'étais venu rendre un livre dans une médiathèque au début des vacances quand j'ai vu que les bibliothécaires avaient créé des pochettes surprises "été" pour les lecteurs sur des thèmes précis. Intriguée par l'idée, je me suis décidée à en emprunter une. Après délibération avec moi-même, mon choix s'est tourné vers le thème "horreur" au lieu de celui de "007", histoire de sortir des sentiers battus. Trois livres étaient proposés dans la pochette surprise : "La Maison Maudite" d'Howard Phillips Lovecraft, "Nosfera2" de Joe Hill et "Jakabok, le démon de Guttenberg".


    De quoi parle t-il ?
    L'histoire est un dialogue entre le lecteur, en l’occurrence nous-même, et le narrateur, Jakabog le démon. Celui-ci nous supplie par tous les moyens possibles et inimaginables de brûler ce livre. Désespéré, il en vient à raconter les raisons de sa présence dans ce livre, afin de satisfaire notre curiosité et obtenir ainsi la récompense ultime : que le livre soit brûlé !!


    Que penser de l'histoire et des personnages ?
    Je dois avouer que la couverture du livre, cette fois-ci, m'a tout de suite rebutée et, au vu des regards lancés par quelques personnes qui prennent le même bus que moi (je lis pendant les trajets), je n'ai pas été la seule dans ce cas-là.

    Fidèle à ma promesse de résister à mes préjugés sur le genre (j'avais vu évidemment des films d'horreur dans ma jeunesse), j'ai néanmoins lu le livre et, ce qui était une sorte de "corvée" pour moi est rapidement devenu un plaisir.

    Je n'ai pu qu'éprouver de la sympathie pour ce personnage. Tout d'abord parce que de tous les démons vivant dans le monde d'En-bas, c'est le moins pire ; ensuite, parce que Jakabog est souvent persécuté (un petit peu par tout le monde il faut le dire) et enfin, parce que la narration est ainsi faite que les actes qu'il commet sont présentés comme normaux et parfaitement justifiés. On le voit battu par son père, trahi par la femme qu'il aime, être honni par les hommes et les anges, bref on se surprend à considérer ce "diablotin" plus humain que les hommes eux-mêmes.

    Un petit bémol pourtant : il y a tout un passage avec des digressions sur le Verbe (et donc sur le thème de la religion) et avec des descriptions, si j'ose dire "de l'indescriptible"  confuses et difficiles pour moi à imaginer.


    En conclusion ?
    L'histoire est une sorte de conte d'horreur (il n'y a pas de chapitres) dans lequel l'auteur s'amuse à détourner nos valeurs et dont le fil central est l'écriture (d'où le sous-titre mais non je ne vous en dirai pas plus sur le sujet, il faut lire le roman et vite, avant que quelqu'un ne le brûle vraiment !!)

    En tout cas, une double surprise pour moi que cette pochette car elle m'a fait découvrir un genre qui à priori ne m'intéressait pas du tout (ce qui explique le coup de cœur) et parce que j'ai appris que "Lieux Interdits", un des romans de l'auteur, était à l'origine de la série Candyman (film).


    Extrait du livre
    "J'avais toujours été un être sans importance, même à mes propres yeux. J'avais mené une existence banale (sauf, peut-être, lorsque j'avais commis ce parricide) mais je refusais de mourir de la même manière. J'y étais soudain fermement décidé. Le monde changea radicalement d'aspect, en ce lieu et en cet instant. Je l'avais toujours comparé à un palais dans lequel la flétrissure des parias reçue quand j'étais encore dans le ventre de ma mère m'empêcherait à tout jamais d'entrer. Je me trompais, il s'agissait d'une contrevérité. J'étais mon propre palais, dont chaque pièce regorgeait de splendeurs que nul autre que moi n'aurait pu énumérer."





    2 commentaires:

    1. Emprunté au hasard à la médiathèque, j'avais moi aussi bien aimé ce roman :)

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    2. comme quoi les bibliothèques ont du bon !!

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    Merci de votre commentaire, nous essayerons de répondre a tous le monde!