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    vendredi 12 octobre 2018

    [Chronique] Dieu et nous seuls pouvons




    Parution le 12 octobre 2006
    chez Seuil
    Collection: Points Grand Roman
    309 pages - 7.40 E
    One Shot



    Pour échapper à la galère, Justinien Pibrac devient bourreau officiel du seigneur de Bellerocaille. Le jour de sa première exécution, après quelques maladresses rocambolesques, il parvient finalement à briser les os du condamné. Ainsi débute la saga trépidante des Pibrac, qui deviendront de génération en génération les plus grands bourreaux de tous les temps.












    Pourquoi ce livre ?
    Il s’agit de l’un des livres que nous avons lu dans le cadre du club de lecture auquel je participe. Le but de ce club est de nous tourner vers des auteurs, des styles, qui nous sont inconnus ou bien vers lesquels nous ne serions pas allés de nous-mêmes. Et bien ce roman a atteint son but, et a été une très bonne surprise pour la majorité des lecteurs présents ce soir là.


    De quoi parle t-il ?
    La première partie du livre nous conte l’histoire de Justinien Pibrac, dit Justinien Premier. Bourreau sous les ordres du seigneur Bellerocaille, ce criminel a réussi sa reconversion professionnelle. Les droits de taxes qui lui sont conférés par son titre, et la crainte qu’il dégage, lui permirent de commencer une nouvelle vie, et de transmettre un métier, qui deviendra une tradition familiale. 

    La seconde partie nous présente les générations qui ont suivi celle de Justinien Premier qui ont élevé la tradition familiale au rang d’art dans le cercle très fermé des bourreaux. On s’attardera particulièrement sur l’histoire d’Hippolyte, et sa famille. L’aisance avec laquelle il maîtrise la mort m’a fait frissonner, il paraît tellement à l’aise, c’est comme si il parlait de la météo ! Cependant la vie d’Hippolyte réserve bien des surprises, mais également des malheurs. Celui qui a cru qu’il pourrait en toute impunité s’en prendre à la famille d’un bourreau est un homme… mal avisé.


    Que penser de l'histoire et des personnages ?
    Le roman nous permet de découvrir la famille Pibrac sur plusieurs générations. Ces dernières ont tour un tour respecté la « méthode Pibrac », un méthode vieille de plusieurs centaines d’années, une valeur sûre dans les techniques d’exécution, qui devra pourtant se confronter au monde qui avance, et qui un jour mettra fin à la peine de mort..

    J’ai préféré la première partie du livre et le personnage de Justinien Pibrac. L’auteur s’y attardant davantage, il m’est apparu plus familier, plus attachant. Le personnage d’Hippolyte Pibrac, dont l’attitude froide, m’a laissée quelque peu de côté.

    Les grandes familles de bourreaux constituent un aspect de l’histoire qui m’était inconnu, et se fut une bonne découverte, macabre, mais une bonne découverte !


    En conclusion ?
    Une des choses qui a fortement perturbé, et ralenti ma lecture, est la taille des caractères dans la version de poche du livre qui étaient beaucoup trop petits selon moi. 

    Quelques temps après cette lecture je suis tombée sur un numéro du magazine Sciences et avenir, dont le dossier principal s’intitulait Crimes et Châtiments. Ce dossier comportait un article sur les grandes familles de bourreaux, et je fus surprise de découvrir qu’un grand nombre de noms et de faits étaient réels. Ceci indiquant que l’auteur s’est fortement documenté, ce que j’apprécie et estime que ces travaux de recherches doivent être soulignés.

    Quand à l’existence de ces grandes familles de bourreaux : je reste perplexe sur le fait de savoir si c’était alors un bien, ou un mal, car il y a de quoi avoir froid dans le dos…



    Extrait du livre

    " L’arrivée d’un huissier annonçant que le maître geôlier Bertrand Beaulouis sollicitait une entrevue fit diversion.
    Le Verrou humain entra, se décoiffa et fit une révérence vers le baron en disant :
    -L’un de mes prisonniers est volontaire.
    Remue-ménage dans la grande salle. Tout le monde parla en même.
    -Qui est cet homme ?
    -Il s’appelle Justinien Pibrac, Monsieur le Baron, et c’est un bricon que votre justice a condamné à vingt ans de galère. Il doit partir avec la chaîne de la Saint-Michel.
    -Fort bien, fort bien. Allez nous le quérir, Maître Beaulouis. "

     



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