One Shot
Je tiens en premier lieu à remercier les éditions JC Lattes de m'avoir permis de lire ce roman. Delphine de Vigan est un auteur que j'apprécie beaucoup notamment depuis la sortie de son roman No et Moi. J'ai eu la chance de pouvoir découvrir "Rien ne s'oppose à la nuit" grâce aux matchs de la rentrée littéraire organisé par PriceMinister et je les remercie également.
Dans ce livre, nous retrouvons un style différent de tous les livres écrits par l'auteur jusqu'à présent. Rien ne s'oppose a la nuit n'est pas un simple roman contemporain ou l'histoire née de l'imagination... il n'y a aucune fiction, aucun évènement inventé.... car ici, c'est la vie même de l'auteur et de sa famille qui nous est retranscrite.
Après le suicide de sa mère en 2008, Delphine de Vigan a voulu nous faire partager sa douleur. Au premier abord, je n'étais pas très convaincu du coté biographique du livre car ce style permet à l'auteur de faire sa propre auto-thérapie et le lecteur ne comprend pas forcement toute l'histoire.
Cependant, l'auteur en parallèle à son histoire nous donne ses impressions, ses doutes. Elle nous transmet ses peurs de ne pouvoir nous raconter l'histoire comme il le faut, ou même de décevoir tout simplement sa famille qui de son côté a fait de son mieux pour l'aider. Mais le livre est si fluide et simple à lire que j'ai eu l'impression d'entrer dans le monde de cette famille. Nous apprenons à découvrir la vie de Lucile et de ses frères et sœurs avec impatience et intérêt. Cette grande famille à l'histoire touchante et dramatique dont le terme joie de vivre se confond avec silence et secret.
On ne peut que avoir du respect et ressentir de la compassion pour cette famille qui a su combattre tous ces drames, tous ces décès mais qui a su malgré tout resté forte. On apprend à aimer Lucile malgré la folie qui l'envahit au fil du temps car sous cet aspect de famille uni et heureuse se cache un sentiment de souffrance et de solitude que chacun possède depuis l'enfance.
Ce livre m'a beaucoup plu malgré quelques déclarations un peu trop... brutal non suivie d'un complément d'information mais j'ai ressentie beaucoup d'émotions, de tristesses, de compassions et j'aurais aimé changer leurs vies ou les aider. Ce récit est une réussite et un merveilleux hommage a sa famille et je ne peux que vous encourager a le découvrir.
Extrait du livre
" La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire. La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti."
" La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire. La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti."
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