One Shot
"J'attendais mes seins avec impatience. C'est à partir des p'tits oeufs
au plat que tout s'est déglingué. Comme s'ils s'étaient passé le mot
pour gâcher ma joie toute nouvelle. Ça a commencé dans le bus. C'est là
que j'ai vu le regard des hommes changer. Enfin de certains hommes...
Ceux-là, ils ne se gênaient pas pour me regarder. Ou plutôt pour me
regarder directement dans les seins. Pas gênés ! Tranquilles. Je
détestais ça."
Pourquoi ce livre?
Je
ne connaissais pas encore la collection Ego des éditions Talents Hauts
même si j'en avais déjà entendu parler sur la blogosphère. C'est
pourquoi quand Gabriel Lucas m'a proposé de travailler avec lui, je n'ai
pas pu refuser et j'étais très heureuse de découvrir ce livre et cette
nouvelle collection.
De quoi parle t-il?
Mia arrive au début de l’adolescence, l'âge ou le corps d'une femme
commence a se métamorphoser et cela, Mia en est très heureuse! Elle veux
vite devenir une belle femme comme maman, cependant ce dont elle ne
s'attendait pas, c'est à la réaction de son beau-père qui depuis son
évolution corporelle n'hésite pas à rentrer dans la salle de bain à
chaque fois sans aucune raison. Mal à l'aise et apeuré, Mia essayera par
tous les moyens d'éviter cet homme...
Que penser de l'histoire et des personnages?
La
porte de la salle de bain est une histoire courte mais qui vous laisse
réfléchir un bon moment après lecture. Sandrine Beau arrive en seulement
60 pages a nous percuter violemment et à nous intégrer dans cette mini
histoire qui traite d'un sujet pour le moins difficile à décrire: la
pédophilie.
Ce
roman en deux temps nous parle en premier lieu de Mia, une jeune fille
comme les autres qui se pose des questions sur son corps et qui vit dans
une routine journalière avec son petit frère et sa mère qui s'est
remise d'une dépression il y a peu grâce a son nouvel amoureux: Loyd. Ce
dernier, artiste a ses heures perdues fais beaucoup rire les enfants
malgré son inactivité dans la maison, inactivité que voit d'un mauvais
œil Maminette, la superbe grand mère attentive et suspicieuse. Jusque la
tout roule, puis les pages se tourne et la tension monte, le rythme du
roman accélère et le mal être de Mia se fait ressentir. On passe de la
joie à la peur et à la souffrance. On voit Loyd changer de comportement,
entrer dans la salle de bain sans raison, lui interdire de fermer le
verrou, et même la regarder et la surveiller pendant son sommeil. Une
seule question se pose dans notre tête: Mais jusqu'au va t-il aller?
Mia,
notre héroïne a conscience de tout cela mais n'ose même pas en parler a
sa mère pour ne pas détruire le bonheur qu'elle a mis tant de temps a
reconstruire. Alors elle feinte, tente par tous les moyens de résister,
se réfugie de plus en plus souvent chez sa Maminette, pour passer du
temps au calme, réfléchir a des solutions et contrer les plans de son
beau père qui a eu l'intelligence de mettre sa mère de coté et de
transformer toutes les situations à son avantage. Mia se renferme comme
une huitre, perd de sa vivacité et nous avons peur de ce qu'elle va
faire.
En conclusion?
Un
petit roman alertant, puissant écrit avec un mélange de douceur et de
force. Sandrine Beau a su nous transporter avec génie dans le monde
féroce et tabou de la pédophilie tout en intégrant l'innocence et la
fraicheur de l'enfance.
Je remercie les éditions Talents Hauts et surtout Gabriel Lucas pour l'envoi de cette ouvrage.
J'ai très envie de le lire !
RépondreSupprimerIl faut! C'est très court et très intense,il vaut le détour!
SupprimerWaouh ! Une belle conclusion à cette chronique!
RépondreSupprimerVous avez su traiter le sujet avec pudeur et vérité, bravo!